(citation de Guy Bedos)
Il se joue en ce moment, au Brésil, une allégorie de notre monde.
Dans un pays « émergent », désireux de rejoindre le club des puissances économiques, deux types d’images se télescopent, avec une violence qui devrait nous choquer. D’un côté les pauvres, leurs abris misérables et insalubres. De l’autre les distraits (entendons par là : ceux qui se distraient d’eux-mêmes, qui avalent l’opium du peuple en tenues d’hommes-sandwiches), l’argent du foot, les scandales du foot et, surmontant le tout, la glorification de la compétition et de son sous-produit le chauvinisme, symbole du Yang* exacerbé et hypertrophié de notre monde en déséquilibre.
L’opium est si puissant qu’un responsable (???) a poussé l’inconscience jusqu’à demander aux pauvres de mettre la sourdine à leurs revendications pour une vie plus digne, ceci afin de ne pas troubler le spectacle, le temps de son déroulement. On se tait quand les nantis s’amusent ! On ne badine pas avec le sérieux de la distraction.
Ce moment, comme tant d’autres, résume l’état de folie auquel, si nous voulons éviter la catastrophe, il nous faut d’urgence mettre fin, en donnant toute sa place au Yin* et à ses valeurs, une tâche à laquelle, à « Prendre conscience », nous comptons bien contribuer.
* Le Yin et le Yang sont, d’après la philosophie chinoise, les deux énergies qui composent notre univers. Le Yin comprend le féminin, comme le Yang comprend le masculin.