Enfin c’est formulé ! L’excellente série de documentaires « Capitalisme », visible sur Arte*, ose le dire enfin : notre économie repose sur les deux chancres de l’humanité : l’égoïsme et l’avidité.
Comment un système peut-il perdurer en maintenant l’espèce humaine en un si déplorable état moral ? Certes, des exemples d’altruisme pointent ça et là, dirigés trop souvent vers des élans médiatiques discutables. C’est plutôt du côté des myriades de micro initiatives, levain du monde en devenir, que se situe notre seul espoir de salut : celui du respect des autres, de la modération et de l’entraide-partage.
Les documentaires d’Arte montrent l’évolution de notre sensibilité. Il n’y a pas si longtemps que nous allions, en famille, assister au charmant spectacle de la guillotine. Puis nous avons caché la guillotine, jusqu’à abolir la peine de mort. Et nous nous indignons devant les décapitations. Il n’y a pas si longtemps que nos frères noirs étaient du « cock en stock », auquel nous dénions toute trace d’humanité. Nous traînons encore dans le racisme. Mais nous n’acceptons pas les esclavagistes, même si nous ne résistons pas à l’appel du si joli petit pull à si petit prix et si nous préférons ignorer la confiscation des terres par de riches Chinois ou Américains, qui contraignent les fermiers spoliés à travailler pour eux. Nous disons qu’ils les traitent « comme du bétail » et nous ne nous demandons pas pourquoi, entre deux caresses à Blacky, nous nous fichons comme d’une guigne du sort des vaches et des cochons suppliciés sur l’autel de notre entrecôte.
Ici, nous marquons un arrêt pour pleurer.
* »Capitalisme », série documentaire, sur Arte, mardi 21 octobre 2014 à 22 h.35 et 23 h.25, mardi 28 octobre 2014 à 22h.50 et 23 h.40 et en replay.
« Plaidoyer pour les animaux » Mathieu Ricard, Allary éditions.
Ce que nous faisons aux animaux :
http://www.youtube.com/watch?v=T4G2amjXGxU