Puisque le barrage de Sivens, dans le Tarn, est tristement d’actualité, saisissons l’occasion de nous arrêter sur un de nos travers : nous refusons d’être empêchés. Nous avons abordé ce thème dans l’article précédent « Les enfants trinquent ».
Dans la vallée du Tescou, pour laquelle était projeté ce barrage, il semblerait que les besoins en eau les plus importants se situeraient – c’est classique – dans la culture du maïs destiné à la nourriture animale. Viennent ensuite les maraichers et les éleveurs.
D’après l’article publié par bioconsomacteurs.org/, en dehors du coût démesuré de l’ouvrage, les frais de fonctionnement représenteraient 600000 E par an pendant vingt ans. Nous retrouvons ici l’implacable logique Shadok : tandis que les propos officiels martèlent la nécessité de faire des économies, nos représentants (?) dépensent sans compter dans de grands projets inutiles. Qu’il y ait, à cela, des raisons souterraines et non avouables… nous laissons les spécialistes les rechercher.
Nous nous contenterons de rappeler le simple bon sens : En période de sécheresse, est-il malin de vouloir faire pousser une plante grande consommatrice d’eau ? Pourquoi, au lieu de nous lancer dans des gouffres financiers, n’aiderions-nous pas les paysans à changer pour des cultures mieux adaptées (blé, sorgho, tournesol sont cités) ? L’aide aux maraichers se traduirait par une orientation vers des pratiques agronomiques économes en eau comme l’agroforesterie.
Nous ne voulons pas être « empêchés ». Nous voulons passer en force, avec des techniques lourdes. Or, nous n’avons pas fini d’être « empêchés », par le changement climatique, l’épuisement des énergies fossiles, tous les effets indésirables de notre fuite en avant : déchets, pollutions…
Et si la première de nos prises de conscience était de constater que nous sommes « empêchés », de l’accepter, de nous adapter, progressant ainsi dans notre qualité d’être humain ?