Aéroport Notre-Dame des Landes, Barrage de Sivens : Des décisions prises par des élus il y a plusieurs années. Grand débat aujourd’hui chez les politiques et les journalistes. Pour les dogmatiques de cette démocratie, les décisions ont été prises de façon réputée démocratique : il n’est pas question d’y toucher. Les opposants tiennent un autre langage. La démocratie, pour eux, ne saurait être ce chèque en blanc, délivré à quelques uns, pour plusieurs années, non opposable et hors de contrôle. Et ils démontrent l’absurdité des projets à la lumière de nos connaissances actuelles.

C’est que l’intérêt public, notion au nom de laquelle les décisions de réaliser ces chantiers ont été prises, ne recouvre plus les mêmes priorités que naguère.

Dans un monde fourmillant de découvertes scientifiques, de progrès technologiques, goudronner le chemin boueux était, sans l’ombre d’un doute, d’intérêt public. Comme l’édification de n’importe quel bâtiment. Le marxisme avait à son programme le contrôle total de la nature. L’être humain montrait sa suprématie en supprimant la montagne, en endiguant la mer. Et c’était aussi le point de vue de toute une société.

Depuis, nous avons constaté les dégâts causés par une science primaire. Nous avons gagné en subtilité. Car si, lors de la première phase de notre évolution, il nous a fallu affronter la nature en développant toutes les qualités Yang* nécessaires, aujourd’hui, si nous voulons survivre, la tendance est inversée. La nature souffre de notre Yang délirant.  Nous sommes dans le déséquilibre. Pour la protéger et trouver l’équilibre, il nous faut développer d’autres qualités et mettre du Yin* dans notre vie. Nous sommes dans une nouvelle phase de notre évolution.

Tous les aspects de notre existence sont marqués par le déséquilibre. Il suffit d’observer un plateau de télévision, comme celui de « Ce soir ou jamais », sympathique émission de Frédéric Taddéï, par exemple, pour prendre la mesure du problème. Thème : « L’entreprise », sujet d’un tel sérieux qu’il ne peut être débattu que par des hommes-pingouins, lesquels illustrent la gamme complète de la façon de porter – ou pas – l’étui pénien appelé « cravate »: noeud strict, lachée façon lavalière, col libéré enhardi de rouge. De cette variété, on pouvait espérer un zeste de Yin dans les arguments, une allusion au terrible réchauffement climatique, à l’épuisement des ressources fossiles, à la raréfaction des terres arables, à la disparition des espèces, à la pollution généralisée… mais non ! Aucun participant n’est sorti des lignes pour rappeler la complexité du monde au lieu d’en nier la réalité. Le discours était celui des années 70.

C’est pourquoi il est urgent de définir « l’intérêt public » aujourd’hui. En remettant la vie au centre nos préoccupations, avec respect et sensibilité. Afin de stopper la barbarie à l’égard des êtres humains, des animaux, de tout ce qui vit. Et c’est à nous, qui avons cette conscience, d’exiger cette définition.

Qu’en pensent nos lecteurs  ?

« Yang » et « Yin » sont, selon la philosophie chinoise, les deux énergies fondamentales de notre Univers.

« Yang » = force, courage, raison, cerveau gauche, etc.

« Yin » = douceur, compassion, intuition, cerveau droit, etc.

« Prendre conscience » a l’intention de développer ce thème.