« C’est tellement inconcevable ! Un pilote ! Et qui entraîne, sciemment, ses cent cinquante passagers dans la mort ! » Les psychologues et psychiatres disent leur stupéfaction et s’indignent. C’est à croire que ces psys n’ouvrent jamais un journal, ne tournent jamais les boutons de leur radio ou de leur télévision. Nous, qui le faisons, nous savons que les pilotes de nos pays, pilotés eux-mêmes par ceux des multinationales, du FMI, des banques et de leurs places financières, nous conduisent au crash, en se souciant comme d’une guigne de leurs millions de passagers. Eux aussi déchirent leurs arrêts de travail pour se présenter et se représenter aux élections, sans changer d’un iota leur trajectoire mortelle.
Et nous, moutons fatalistes que nous sommes, nous replaçons ces malades sur leurs sièges en disant : « Nous verrons bien ! » Parce que, le crash, nous n’y croyons pas vraiment.
La glace va fondre, chasser les ours polaires et nos frères de la côte, difficile de faire pousser des tomates sur le béton, être recordmen de l’épandage de pesticides nous conduit à l’être également de la consommation de médicaments (ce qui est tout bénéf. pour l’industrie pétrolière), remplacer le Diable d’antan par la Dette nous fait accepter la privatisation de tout.
Vous êtes priés de remettre vos ceintures !
Crash, boum, hue !