Le regard porté sur nos échanges tarifés n’a jamais été angélique : Mercure, dieu du commerce, est aussi celui des voleurs. Une transaction est un rapport de force : la séduction de ce qu’un vendeur détient contre le désir/avidité de celui qui voudrait posséder. L’intérêt du vendeur est de vendre avec le plus de bénéfice possible. Celui de l’acheteur est partagé entre l’envie d’obtenir et le souhait de payer le moins possible.
Ce rapport s’adoucit quand le vendeur comprend que son intérêt réside aussi dans la satisfaction de l’acheteur. Il veille alors à ce que ses produits tiennent leurs promesses, modère ses prix. Aux yeux de l’acheteur, la transaction devient plus équitable et il en accepte plus facilement les conditions.
Le commerce atteint l’art de vivre lorsque, entre vendeur et acheteur, s’établit une relation de confiance, chacun prenant la mesure des justes intérêts de l’autre et les respectant. De la pulsion avide, les protagonistes se sont élevés au niveau de l’échange et c’est la vie de tous qui en est embellie.
Vous avez dit « progrès » ? Le discours de la secte majoritaire, dont la religion est le profit à tout prix (profit pour qui ?), qui prêche la compétitivité à coups de chiffres, de chômage, de croissance infinie et de dette qui ne l’est pas moins, a déteint sur la majorité des petits entrepreneurs. C’est le retour à l’avidité première. L’artisan garagiste, sur lequel vous vous reposiez, parti à la retraite, est remplacé par un « gestionnaire » aux factures inventives. Pour l’entrepreneur en techniques innovantes, vous êtes très clairement un chéquier sur pattes. C’est à ce titre aussi que vous subventionnez la recherche, sur des pannes jamais résolues, avec des achats cumulés de pièces détachées. C’est le Piècesdétachéeston.
Qu’on nous comprenne bien : nous savons que la rigueur est nécessaire à la conduite de toute entreprise. L’argent est une convention destinée à faciliter les échanges. En faire une fin en soi nous prive de la satisfaction du travail bien fait, de l’échange équitable et nous fait oublier l’essentiel : la valeur de chacun d’entre nous.
Et si nous saisissions cette occasion pour indiquer nos bonnes adresses d’artisans, de commerçants ? Par exemple en indiquant le numéro du département en tout premier lieu et en signant de notre nom (pas de pseudo dans ce blog).