Une piètre idée de soi

C’est la conclusion que l’on peut tirer lorsque, malgré tous les clignotants allumés par les ONG, les journalistes d’investigation, des esprits éclairés, l’image qui nous est renvoyée de nous est celle d’un consommateur empilant dans son chariot, bien cachés derrière des images, les denrées les plus artificielles, des morceaux de bêtes souffrantes, des t-shirts tachés de sang.

Parce que nous les avons vus, ces frères et soeurs d’ailleurs et leurs enfants, s’échinant à couper, piquer, surfiler ces petits trucs pas chers de la mode, vite portés par nous, vite jetés et remplacés. Un immeuble peut bien s’écrouler sur eux, là-bas un mort ne coûte pas cher : quelques dizaines d’euros. Ya pas de raison de s’en priver ! Et si le tarif augmente, on fait jouer la concurrence en déménageant pour le pays voisin.

Parents modèles, nous avons entendu le message « Cinq fruits et légumes par jour ». Il y en a dans notre chariot. Aussi changeons-nous de chaîne si un trouble-fête de journaliste vient nous annoncer qu’il nous faudrait ingurgiter cent pommes pour obtenir les nutriments qu’une seule offrait dans les années 50. Il oublie, qu’aujourd’hui, nous avalons les résidus des trente ou soixante traitements chimiques obligatoires pour ces fruits : cela doit compenser !

Écoutons plutôt les économistes, qui ronronnent en évoquant les succès de notre industrie agro-alimentaire. Flûte ! Nous nous apercevons soudain que nous goudronnons, bétonnons, en Europe, l’équivalent d’un département français de bonnes terres agricoles par an. Entre Disneyland, les centres commerciaux et notre survie alimentaire nous faudrait-il choisir ? Et voilà que la main d’oeuvre gratuite s’y met aussi ! Aux États-Unis, on demande aux abeilles de ruches de ne pas se contenter de nous fabriquer du miel, mais de remplacer les abeilles sauvages, exterminées par les insecticides, pour féconder les cultures, en attendant d’être exterminées à leur tour. L’image du paysan, muni d’une plume, obligé de faire le travail des abeilles est déjà une réalité en Chine.

En attendant l’épidémie d’obésité annoncée par l’OMS*, réjouissons-nous des succès commerciaux hexagonaux « en rafale ». « Ca fait des emplois. » commente cet homme, dont les enfants sont au chômage, le même qui a accepté la centrale nucléaire voisine pour les mêmes raisons. Non seulement ces engins risquent fort de nous retomber un jour sur la figure, mais, lors du contrat signé par l’Égypte, un commentateur a fait observer que, s’il advenait que ce pays ne parvienne pas à régler la facture, eh bien ce sont les contribuables français qui l’acquitteraient.

Pourquoi ne tenons-nous aucun compte de qui nous sommes vraiment ? Pourquoi continuons-nous à acheter, pour leur prix bas, ces chiffons éphémères ? A respecter si peu notre corps que nous y jetons des produits dont nous ne voudrions pas pour lustrer notre voiture ? A être si superficiels que nous mettons des oreilles de Mickey pour accepter de jeter au lieu de réparer, ménageant à nos enfants de sacrées surprises lorsqu’ils devront s’occuper des montagnes de déchets polluants que nous enterrons ou noyons ? A vendre des engins de mort, alors que la planète réclame d’urgence des innovations pour la vie ? A devenir complices des malades de la finance lorsque nous nous soumettons à leurs règles au lieu de réclamer et d’initier d’autres voies ?

Il est une supplication, qui court tout au long de ce blog : assis sur une chaise ou en tailleur (comme indiqué pour la méditation dans les textes de référence), par la simple grâce de la respiration, nous avons la révélation de qui nous sommes. Alors, il ne peut plus être question d’accepter la servitude.

*Organisation mondiale de la santé.

Association de consommateurs pour la défense des ouvriers du textile : http://www.ethique-sur-etiquette.org

Association pour la sauvegarde des abeilles : http://www.pollinis.org

Opération anti servitude « Je m’engage » : http://www.greenpeace.fr

 

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A propos prendreconscience

Objet de l'association : Faciliter, aux hommes et femmes qui le souhaitent, l'approche de conceptions et leçons de vie essentiellement issues des grandes traditions spirituelles, ceci afin de leur permettre un choix véritable dans leur recherche d'harmonie, qu'il s'agisse de leur existence propre ou de leur relation au monde.
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