Se glorifier de son appartenance à une communauté est, bien sûr, un tour de plus que nous joue notre ego. La dérive est l’esprit de clocher, avec sa variante « sportive » football ou tennis, juste avant l’abîme du sectarisme, qu’il soit nationaliste, raciste ou confessionnel. C’est dire que nous n’allons pas faire l’apologie d’un tel sentiment.
Mais sentir qu’ensemble, avec les collègues de notre entreprise, les membres de notre association, nos concitoyens, nous faisons un beau travail, progressons dans notre humanité et ses valeurs et en éprouvons du bonheur, voilà qui est différent. En ce cas, c’est moins notre ego qui est concerné que notre véritable nature. Nous avons tout lieu de nous réjouir.
Le problème est que bien peu d’êtres humains, aujourd’hui, se retrouvent dans cette situation. A moins de faire partie d’une association, d’un petit groupe, qui porte haut des valeurs telles que l’entraide, la fraternité, l’art, la sauvegarde de la nature et de la vie qu’elle porte…
La France, notre pays, a conservé ce trait précieux : elle n’est pas un bon terrain pour la dictature. De cela, nous pouvons continuer à nous féliciter. Mais tout ce qui a pu être raison de fierté jusqu’ici se désagrège. Avec « les droits de l’Homme », c’est la dignité de l’être humain qui était proclamée. Où est cette dignité lorsque nous trouvons normal que nos pareils n’aient d’autre endroit pour vivre que le macadam de nos rues ? Faire en sorte que chacun puisse être soigné, quelle que soit sa situation, était une magnifique initiative. Elle est aujourd’hui rongée par notre perte d’autonomie dans le rapport que nous avons à notre santé et le vampirisme des laboratoires pharmaceutiques. Sans parler de la difficulté qu’a notre médecine conventionnelle a sortir de son arrogance et à s’ouvrir à des approches différentes. Rien de ce qui est humain n’est éternel. Il en est ainsi de nos activités : industries, commerces. Afin de ne pas laisser démunis ceux dont l’entreprise meurt, il a été créé l’assurance chômage, système aujourd’hui débordé par l’afflux des privés d’emploi, auxquels notre imprévision ne permet pas d’entrer rapidement dans des filières innovantes adaptées à la réalité.
La faute à nos « gouvernants », dont les yeux restent fixés sur les années 70. Allons-nous les accabler ? Nous les avons élus malgré leur manque de souffle, leur absence d’idéal, leur soumission aux vieux dogmes et aux multinationales, leur déni obstiné de la réalité. Grâce à quoi notre pays est champion pour le nombre de centrales nucléaire, l’épandage de pesticides sur nos aliments et dans la nature, la consommation de psychotropes, la pollution des cours d’eau, le rachat des journaux d’opinion par des industriels, la privatisation à tout va, l’état honteux des prisons. Et on pavoise quand nous vendons de l’armement.
Un élu indécrottable rappelait l’autre jour que, dans cette démocratie, ce sont les élus – députés, sénateurs, conseillers, maires – qui sont seuls légitimes dans leurs sages décisions et non ces troublionnes d’associations contestataires. Il y aurait peut être un motif de fierté à changer cette « démocratie »-là, non ?
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