En se rendant à la piscine, Mathias ajoute la natation à son bagage de savoir-faire. Les cours de danse aident Élodie à se sentir bien dans son corps, tout en lui faisant découvrir que discipline et plaisir ne sont pas incompatibles. Emma fait jongler ses neurones en jouant aux échecs. Ces activités apportent aux enfants. Mais un emploi du temps bourré d’activités, sans un seul moment de tête à tête avec soi-même, fait de nos enfants, de ces futurs adultes, des consommateurs en panne d’imagination et de créativité. En déficit d’empathie.
La denrée la moins répandue de notre société est le respect. le respect naît de la reconnaissance de ce qu’est l’objet de notre respect. Il nous faut avoir un minimum de sensibilité pour cela. Un cran au dessus se situe l’empathie, qui consiste – gymnastique rare elle aussi – à nous mettre à la place de l’autre.
Quelle fête serait la vie si nous pratiquions l’exercice ! Imaginez des responsables politiques se mettant à la place de leurs concitoyens, des industriels à la place de leurs clients et de leurs employés, des fonctionnaires à la place des administrés, des médecins à la place de leurs patients, des concepteurs de sites Internet à la place de leurs visiteurs… mais aussi l’inverse.
Il est possible d’objecter que c’est déjà un peu le cas. Pour qu’un produit se vende – à commencer par un programme politique – il convient de comprendre comment il peut séduire consommateurs ou citoyens, mais l’objectif n’est pas franchement altruiste ! En revanche, il existe des médecins ou des enseignants vraiment désireux de venir en aide à leurs prochains. L’empathie n’est pas inexistante : elle est rare et c’est ce qui fait de notre existence un douloureux nid d’épines.
Voici l’automne et l’occasion de prendre de bonne résolutions. Prenons celle de mettre un exercice à notre programme : nous mettre à la place des autres, au lieu de rester sur la défensive, scotchés à notre petit ego. Aux enfants, proposons des jeux de rôle. Sans oublier, pour tous, la belle gymnastique qu’est la méditation (voir à « Textes de référence »).