Je me rappelle un temps que les moins de vingt ans… En ce temps, des associations d’écolos retardataires, attachés à la lueur des bougies, s’opposaient au tout béton, si fort réclamé par des citoyens altruistes, désireux d’avoir les pieds dans l’eau et la vue imprenable… privilèges complaisamment dispensés par des élus aussi laxistes qu’intéressés. En ce temps, une petite association avait adressé un courrier aux compagnies d’assurances, les invitant à rejoindre les écolos dans leur lutte contre les catastrophes annoncées et les dépenses qu’elles entraîneraient. Sans jamais obtenir de réponse.
Les catastrophes, qu’il nous faut constater, ne sont pas tant dues à la nature qu’à tous ces êtres « hors-sol », qui ont voulu la nier au profit de l’égoïsme et de l’argent. Rassurez-vous : ces êtres n’ont pas disparu ! En hiver, j’installe des mangeoires pour les oiseaux. Je m’étonnais de ne plus voir les nombreux chardonnerets qui fréquentaient, jusqu’alors, mes restaurants. Je viens d’apprendre que des membres de l’espèce humaine hors-sol piégeaient ces oiseaux à coup de glue, entraient comme « dégâts collatéraux » la perte de la moitié des oiseaux piégés et vendaient les survivants à prix d’or à d’autres êtres, tout aussi délicieux, organisateurs de concours de chants générant paris et bénéfices.
Pour changer tout cela, certains d’entre nous espèrent en un homme providentiel. Ca tombe bien : en voilà un ! Candidat à la présidence de notre pays, et producteur officiel d’un livre intitulé « Faire ».
Il y a (trop) longtemps que je fais allusion à la réflexion, que j’ai quelque mal à finaliser, sur le déséquilibre Yin Yang de notre monde. Cet être là est un parfait concentré du Yang pathologique dont nous souffrons. Non seulement il dit s’inspirer des courses automobile et des courses de taureaux, mais quand on évoque l’état de notre planète, il assène sa solution qui ne peut être que technique. Que nous ayons, nous êtres humains, quelques progrès de sensibilité, d’empathie, de comportement à faire ne lui vient pas à l’esprit. Remplaçons les chardonnerets par des drones à musique et n’en parlons plus. La fonction unique de chaque être sur la terre, sa complexité qu’une prothèse ne remplacera jamais, tout cela lui échappe. A ce productiviste on a envie de conseiller de « faire » un peu moins, mais de ressentir, comprendre et réfléchir beaucoup plus. L’autre conseil, pour nous, est de ne compter que sur nous et de nous grouper pour agir.
p.s. Pour ceux de nos visiteurs qui entretiendraient encore un espoir dans ce genre de personnages, nous indiquons le site instructif du CADE, vaillante fédération du Pays basque. Dans un raccourci saisissant, nous mesurons à quel point la délégation, que nous confions aux zélus, est interprétée par eux comme un droit à exercer un pouvoir absolu en se souciant de notre avis comme d’une guigne. TAFTA continue de glisser dans un léger bruissement. Au Pays basque, une mine d’or emprunte des chemins souterrains. Côté LGV, l’avis de la population et des commissaires enquêteurs ne fait pas le poids à côté des intérêts des zamis zélus. La mythique croissance se réfugie dans la création de monstrueuses usines où les pauvres animaux sont niés… comme les êtres humains.