Cette phrase, c’est Antoine Leiris, ce mari amoureux, ce père aimant, dévasté par l’assassinat de sa femme au Bataclan, qui l’a prononcée. Nous avons tous besoin d’élévation.
Je ne vois, quant à moi, pas de différence entre les tueurs sanguinaires de Daesh et les dirigeants cyniques des multinationales. Les premiers massacrent à la kalachnikoff, les seconds vendent (par exemple) des pesticides, en camouflant leurs crimes sous des arguments tels que l’économie et les zemplois, lors de diners en ville doublement arrosés. Tous sont, comme nous, porteurs de lumière. Ce qui nous différencie est l’épaisseur de la gangue sous laquelle cette lumière est cachée.
Antoine Leiris ne peut concevoir le moindre lien avec les assassins de sa femme, on le comprend. Mais nous, qui ne vivons pas la même douleur, avons le devoir de mesurer l’épaisseur de la gangue qui dissimule notre lumière et de reconnaître la nécessité où nous sommes de refuser d’être des consommateurs anesthésiés, des citoyens résignés, des parents aquabonistes privés de tout moyen d’agir sur l’avenir de leurs enfants. Cessons d’écouter ceux qui nous entraînent vers le bas. Soyons conscients de notre lumière, de ce que nous sommes vraiment, de notre dignité. Élevons-nous pour la faire apparaître.
Merci à cet homme de nous rappeler la beauté de notre condition humaine.
Colette Pince
Parmi les articles de Novembre 2015 : « Et pourtant nous sommes beaux », lien vers la vidéo « Antoine Leiris à « C à vous ».