Jamais entendue auparavant, une expression surgit. Les politiques s’en emparent, suivis par les medias. En ce moment la formule à la mode est « en capacité de ». Est-ce l’inconscient qui parle, l’être n’osant pas se déclarer « capable » par crainte d’être cruellement démenti par les faits ? Les débats politiques deviennent ainsi, avec cette raison supplémentaire, numéro un au hit parade des émissions comiques. Ce qui est tragique.

Le Dalaï Lama est de passage en France, après cinq années d’absence. Cet être représente, avec quelques autres, la Sagesse à laquelle l’humanité devrait aspirer. Il représente aussi un peuple assassiné dans sa chair, dans son pays, dans sa culture. Président de la République et ministres tournent les talons, rasent les murs, laissant à quelques parlementaires l’honneur de rencontrer ce symbole. Que Obama ou Angela Merkel aient, eux, reçu cet homme sous les projecteurs ne change rien. Il ne faut pas risquer de compromettre d’hypothétiques espoirs de contrats avec la Chine ! Certains se sont risqués à figurer sur la photo avec le Cacique Raoni, mais il est certain que si la balance commerciale… En revanche, qu’un dictateur sanguinaire vienne faire des emplettes d’armes à Paris, il peut être certain que les portes de l’Elysée lui seront grandes ouvertes, avec convocation des médias afin d’immortaliser l’évènement.

Comment espérer que des adolescents soient saisis d’enthousiasme pour ces gens auxquels nous avons confié le gouvernail du pays ? Un être humain ne vit pas que de pain, même bourré de pesticides. Il a besoin qu’on l’encourage à se dépasser, besoin d’exprimer ce qu’il a de meilleur en lui. Sinon il dérive. La drogue, la violence sont des produits des petits arrangements entre amis de ceux qui devraient être des exemples.

La représentation pyramidale sur laquelle est  construite notre démocratie est  devenue pernicieuse. Il nous faut en changer d’urgence. En même temps que chacun de nous a le devoir de travailler à son propre changement.