Quel institut de sondage osera présenter la typologie des électeurs face au vote dit démocratique ? Aux États-Unis, toute une population dite « moyenne », aux prises avec la perte d’emplois, la diminution de son pouvoir d’achat, les taxes, la nostalgie d’un temps où elle se sentait assez riche, où on la persuadait d’être fière d’appartenir à une nation puissante, a constaté la surdité de ses dirigeants à son égard. La même chose existe en France. Cette population s’est toquée d’un papa qui parlait le même langage qu’elle et dont le statut de milliardaire était loin d’être un handicap, car ce savoir-faire pouvait lui profiter.
Une autre partie de la population, moins souffrante, pour partie ouverte aux problèmes du monde, faisait confiance aux institutions pour une évolution-stagnation rassurante. La même chose existe en France. Cette population a voté sans enthousiasme excessif pour une autre figure paternelle : une vieille routière de la politique, sur la scène médiatique depuis des lustres.
Il n’y avait pas d’autre choix. Les deux candidats disposaient, tous les deux, de millions mis à leur disposition par les appareils politiques, rouleaux compresseurs de la démocratie. Toute proportion gardée, la même chose existe en France. Qu’un groupe de personnes ait des idées nouvelles sur la façon dont nous pourrions désormais organiser notre vie, ce groupe est dans l’impossibilité de se frayer un chemin entre ces énormes machines. Quant aux médias, passionnés par les jeux de stratégie des candidats des appareils, ils n’auront ni temps ni place pour quoi que ce soit de nouveau qui les dérangerait.
Rassurons-nous : derrière ces fantoches, ce sont bien toujours les multinationales et l’argent qui tirent les ficelles. Nous nous contentons de choisir notre camp : celui des abandonnés ou celui des soumis.
La question de « Prendre conscience » : Avons-nous si peu conscience de notre dignité que nous laissions nos vies et toutes les autres vies en de si tristes mains ? Sommes-nous si las que nous préférions capituler ? (Voir TOUS nos textes sur ce thème.)
Recommandation pour demain dimanche 13 novembre 2016 : A 20 h.50 sur la 5 : « Vous n’aurez pas ma haine » de Karine Dusfour et Antoine Leiris. Un rappel de ce qu’est la dignité.
Pour mémoire : quelques exemples de ce que nous pouvons faire en ne faisant rien :
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