C’est une amie. De la génération qui a le plus saccagé la planète, c’est-à-dire la mienne. Et c’est une véritable amie, comme elle l’a prouvé maintes fois. Lors d’un bref échange, alors qu’elle signifiait son intention d’aller faire ses courses au supermarché, j’ai émis un grognement aussi attendu que stupide et inutile. Réaction : « Je fais ce qui m’arrange moi. Je vais au plus près. Je ne veux pas me casser la tête et me mettre la rate… »

Cette amie est une grand’mère pleine d’admiration pour ses petits enfants qu’elle adore et qu’elle gâte de toutes les façons possibles. Elle est, en cela, semblable à beaucoup d’autres grands parents et aussi – ce qui est plus grave – à trop de parents, qui se soucient de l’avenir de leurs enfants dans l’espoir de leur assurer une « bonne situation » en multipliant leurs savoirs, de l’anglais à la natation, mais ne veulent pas envisager le manque d’eau potable, les pénuries alimentaires et les cancers galopants.

Quand le Sage montre la Lune, l’inconscient regarde le doigt. » J’entends les écolos juniors fustiger leurs seniors : « Il ne faut plus culpabiliser, montrer les catastrophes… Ca ne marche pas. » On ne peut que se rendre à l’évidence de cette conclusion. Mais est-ce que faire les marionnettes dans le but d’enlever toute aspérité aux messages, n’est pas manipuler nos semblables à la façon des politiques, en renonçant au respect qui leur est dû ?

Ce blog ne veut nullement culpabiliser (notion négative et stérile). Il cherche à responsabiliser. Comme le fait cette initiative que nous soutenons.

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