C’est quoi un premier de cordée ? Voilà la question qu’auraient dû se poser le président de la République, suivi par la cohorte de journalistes-perroquets, avant de donner et d’adopter ce titre à propos des as de la réussite financière.
Quand des êtres humains vivent dans des conditions difficiles, la solidarité s’impose à eux, car indispensable à leur survie. Les montagnards sont des gens solidaires. Dans une cordée, les alpinistes sont attachés les uns aux autres. Le premier de cordée, dans tous ses choix, a la préoccupation de la cohésion du groupe et de sa sécurité.
Peut-on affirmer que « ceux qui réussissent », selon notre vision matérialiste, ont le profil du premier de cordée ? Rediffusé récemment, le film « Le loup de Wall street » met à jour le cynisme, l’avidité, le matérialisme, l’égocentrisme – toutes manifestations d’un Yang pathologique – des fous de l’argent. Qui a eu l’occasion d’approcher des specimens de ceux qu’on appelle « hommes de pouvoir », quel que soit leur champ d’action*, a pu constater que, à des degrés divers sans doute, ces traits de caractère sont présents chez eux.
Le président de la République a-t-il conscience des modèles qu’il nous propose ? Comment les gens de presse ont-ils pu accepter sans réagir qu’une proposition aussi dégradante nous soit faite ? Et nous ? Combien de temps encore allons-nous tolérer « comme on nous parle » ?
*Pour mémoire, les moteurs principaux de l’économie sont l’avidité et l’égoïsme.