Dans ce monde à bout de souffle, la place que – inconsciemment – nous donnons à l’art et aux artistes est particulièrement digne d’intérêt. Certes, l’argent roi est là aussi et bien là, mais une brèche est ouverte vers le Yin* : celle de la sensibilité.
Lors des obsèques du chanteur Johnny Halliday, la brochette d’hommes politiques faisait triste figure. Impossible pour ces êtres de ne pas s’interroger sur ce que seraient leurs propres obsèques comparées à ce spectacle. Impossible de ne pas reconnaître que le pouvoir tant souhaité n’atteindrait jamais la force d’attraction d’un homme qui chante.
Sur les Champs Elysées, voilà que l’on retrouvait des tronches que l’on croyait disparues. Celles qui peuplaient le cinéma français d’avant les « glorieuses » : les tronches des petites gens. Ignorés des systèmes, entre motos et tatouages, ces « petits » ont constitué une tribu dans laquelle ils existent autour de Johnny, de ses chansons et de ses concerts. Autour d’une certaine sensibilité.
Avantage collatéral de cet évènement : avec Matthieu Chélid, les affligeantes chansonnettes des offices catholiques ont été remplacées par une vraie musique rock. Un exemple à suivre.
L’argent. Le chanteur n’en était pas dépourvu. Pourtant ses conseillers ont fait de lui un évadé fiscal. Cette réalité est néanmoins passée à l’arrière plan. Ses « fans » restent reconnaissants à l’artiste.
A propos d’argent. Quel placement ces conseillers recommandent-ils à leur riches clients pour sécuriser leurs avoirs ? Mieux que les actions, l’immobilier, les terres, l’or ? Un bout de toile avec de la peinture dessus. Les riches se sécurisent en achetant des oeuvres d’art. C’est Vincent Van Gogh qui doit rire !