Nous avons entendu des parents « gilets jaunes » nous dire leur crainte de voir leurs enfants et leurs petits enfants vivre moins bien qu’eux. Cette crainte vient du constat actuel de la difficulté, pour beaucoup, de trouver un emploi, d’assumer le loyer d’un logement, de faire face aux dépenses incompressibles et au terrible crédit avec un salaire restreint.
Cette génération a pris la suite des jeunes d’après guerre, champions toutes catégories du saccage de la planète qui, tout à leur jouissance, se souciaient comme d’une guigne de la façon dont vivaient leurs frères et soeurs d’ailleurs sur la Terre… et de la Terre. Nous avons gardé de cette période, une façon de pensée d’économie dite libérale. Pour nous, il n’est de valeur qu’à partir d’une étiquette de prix. Quant à ceux d’entre nous, dont les fins (ou moitiés) de mois sont difficiles, avouons qu’ils sont bien obligés de parler de l’argent qui leur manque. La préoccupation de ces parents concerne donc le pouvoir d’achat et seulement le pouvoir d’achat.
Nous nous sommes comportés en enfants gâtés. Nous avons empoisonné la terre, mais avec la tranquille certitude qu’inéluctablement la pluie allait arroser les semis que le soleil ferait lever. Dur réveil au constat de l’état de notre maison Terre ? Même pas ! Trompés par nos fameux « zélus », nous continuons à souhaiter la croissance, à miser ou non sur « l’intelligence artificielle » pour notre compétitivité, à évaluer l’influence de la robotisation sur les emplois, à tenter de réguler l’accueil de migrants. Et, à l’exemple de nos zélites, nous continuons à refuser de voir.
Alors que ce qui nous crève les yeux et nous pend au nez, c’est la sécheresse et le feu, les tempêtes, les inondations, la disparition de terres, les pénuries alimentaires et l’afflux de réfugiés.
Nous voici entre nécessité et urgence. N’oublions pas l’urgence !