Parce que, hélas, nous en sommes toujours à cette illusion de démocratie représentative. Un candidat l’est avant tout à sa propre représentation, à la quête d’une promotion, à la recherche de privilèges et d’une esquisse de pouvoir. Nous serions bien plus démocrates si nous avions opté pour le tirage au sort, le débat entre citoyens documentés de façon contradictoire. Mais comme ce n’est pas le cas, il nous faut « sauver les meubles » pour tenter de sauver notre Terre.
Quel groupe nous parait le plus réellement conscient de la situation ? Quels êtres nous le disent avec franchise ? Et ne nous cachent pas qu’il va falloir bouleverser radicalement notre « way of life », dont un président américain disait jadis que, pour ses compatriotes, elle n’était pas négociable. Allez négocier, maintenant, avec la température ! Aucune « tête de liste » de cette élection européenne ne tient ce langage parce que ce serait (électoralement !) suicidaire. Alors que, avec le déni, nous accomplissons un suicide collectif.
Mesures d’urgence : L’éducation que nous aurions du entreprendre il y a au moins quarante ans, s’inspirerait de Montessori au lieu du « par coeur » que l’on retrouve, entre autres, dans la formation médicale. Nous ne pouvons attendre ceux qui ne seront adultes que dans quinze ans, car nous n’avons plus le temps. Rendre nos concitoyens autonomes pour leur santé au lieu de nous soucier de la bonne forme de l’industrie pharmaceutique nous contraindrait à nous séparer d’Agnès Buzin (!). Un grand mouvement de solidarité est immédiatement nécessaire pour aider à la reconversion de tous ceux que nous avons embarqués dans des activités polluantes. Nous en finirions alors avec le chantage « Si nous ne gardons pas ce qui nous tue, des salariés n’auront plus de quoi vivre. » Et nous pourrons opérer la révolution indispensable de l’agriculture, des moyens de transport, des énergies, des industries de l’obsolescence programmée, de la montagne de déchets et de l’épuisement des ressources. En mettant fin à une absurde compétition, en organisant la coopération dans une vie moins matérialiste et plus humaine.
La majorité des candidats gardent le langage des années 70 en y ajoutant le mot « écologie » pour faire joli. En cela, ils sont semblables à la majorité d’entre nous qui est dans le déni de la catastrophe amorcée.
C’est à chacun de nous de donner sa voix à celui qui est le moins éloigné de la réalité de notre situation et qui propose des mesures réalistes, adaptées au caractère dramatique de cette situation.
Nicolas Hulot, désormais hors jeu politique, est le seul à parler vrai.