Elle est pimpante et souriante. Elle est la vie en rose. Elle nous parle du temps qu’il fait et du temps qu’il fera. C’est Miss Météo. Avec nombre d’averses et quelques orages à son actif ou authentiquement printanière, elle tient des propos inchangés depuis des années avec un vocabulaire correspondant à la vision du monde… de l’époque.
La carte de France nous a montré, en rouge, les départements souffrant de sécheresse. Peu importe : « voilà qu’une dépression, une dégradation responsable des intempéries, annonce un temps instable, agité, voire chaotique : une perturbation qui ne nous épargnera pas. Des nuages menaçants font craindre des risques d’averses ». Face à l’apocalypse, voici que « le soleil fait de belles apparitions, ce qui nous vaut de belles éclaircies, une amélioration avec des conditions agréables ». Ouf !
Soyons justes. Quelques dames météo prennent l’initiative de préciser que la pluie est bienvenue dans les régions touchées par la sécheresse. Les propos qu’on leur fait tenir sont l’exact reflet de nos pensées communes. « Comment allez-vous ? » « Très bien avec ce beau temps (pas une goutte de pluie depuis des lustres !) ». « J’espère qu’il fera beau (pour mes vacances, pour le mariage, pour une sortie ou un spectacle… » Et « beau » correspond toujours à l’absence de pluie.
Et si, à l’exemple des Indiens d’Amérique, bien mieux reliés à la Terre que nous le sommes, nous ré-apprenions à souhaiter la pluie? à apprécier la pluie ? à remercier pour la pluie ? Et si avec Gene (Kelly) nous chantions sous la pluie ?