« Produisez ! Produisez ! » C’était le mot d’ordre… ou plutôt la supplication d’un haut responsable paniqué par le spectacle d’une nation à l’arrêt. Nous aurions pourtant grand profit à tirer de cette pause involontaire. Et d’abord en nous posant la question : « Pour produire quoi ? »
Car une partie de ces richesses s’accompagne d’un appauvrissement qu’il serait bon de mesurer. Qu’il s’agisse de la raréfaction et de la brutalité d’extraction des matériaux utilisés pour leur confection, de la dangerosité de leur mode de fabrication, du caractère contestable de leur composition ou de la pollution générée par leur usage. Ceci sans parler des déchets qui les suivent et qu’elles constitueront.
Déjà des drapeaux s’agitent au nom de la liberté d’entreprendre. Pourtant « le temps est venu » de nous préoccuper de la pertinence de notre travail. Issus de mondes de pénurie, nous nous sommes souciés d’abord de la quantité. Or, « le temps est venu » de nous préoccuper de la qualité. Comment évaluer, désormais, l’avion-paquebot, les vacances (peu fraternelles) à l’autre bout du monde ? Les productions délocalisées ? Comment introduire le durable, le recyclable, le réparable et surtout l’humanité dans notre logique commerciale ?
Voilà les questions vitales qui se posent désormais à nous. Les réponses à ces questions constituent autant de défis passionnants posés à l’humanité parce que chacune d’entre elles devra recéler une part de la dignité qui est la nôtre.